vers nous, la tête couronnée[1] ; signe d’une heureuse nouvelle.
Déjanire, ma maîtresse, j’accours le premier dissiper tes alarmes. Sache, en effet, que le fils d’Alcmène est vivant, et victorieux, et rapporte du combat des prémices[2] pour les dieux de cette contrée.
Quelle est, vieillard, cette nouvelle dont tu me parles ?
Que bientôt ton époux tant désiré va se montrer à toi avec les insignes de la victoire.
Est-ce d’un des citoyens, ou d’un étranger que tu tiens cette nouvelle ?
C’est Lichas, le héraut, qui la répand parmi la foule, dans la prairie où paissent les troupeaux ; dès que je l’ai entendue, j’ai couru pour être le premier à te l’annoncer,
obtenir de toi quelque salaire, et mériter ta faveur.
Mais comment est-il absent, puisque tout prospère ?
Il ne lui est pas très-facile d’arriver, ô femme ; car tout le peuple de Malie[3] l’entoure et l’interroge, et il ne lui est pas possible d’avancer. Car dans le désir général d’apprendre les faits, la foule avide ne se calmera qu’après
- ↑ Les messagers, porteurs d’heureuses nouvelles, se couronnaient la tète. Voir Œdipe Roi, v. 82 ; Agamemnon d’Eschyle, v. 493 ; Hippolyte d’Euripide, v. 806 ; Plutus d’Aristophane, v. 757.
- ↑ Les prémices du butin étaient consacrées aux dieux. Virgile, Énéide, XI, v. 15 :
Hæc sunt spolia et de rege superboPrimitiæOvide, Fast III, 729 :Te memorant, Gange totoque Oriente subacto,Primitias magno seposuisse Jovi.
- ↑ Ville de Thessalie, près de Trachine.