de Salamine, ma patrie, foyers de mes ancêtres, glorieuse Athènes[1], amis élevés avec moi, fontaines, fleuves, campagnes de Troie, je vous salue ! Adieu, ô vous qui m’avez nourri ! Ce sont les dernières paroles qu’Ajax vous adresse ; je dirai le reste aux enfers.
Fatigue sur fatigue met le comble à la fatigue. Où, en effet, ne suis-je point allé ? Et nulle part je n’ai pu rien apprendre. Voici ! voici ! j’entends quelque bruit.
Ce sont nos compagnons, ceux qui partagent nos recherches.
Qu’y a-t-il donc ?
J’ai parcouru tout le côté du camp qui regarde l’occident.
Avez-vous trouvé ?
Beaucoup de fatigue, et rien de plus.
Mais du côté du soleil levant non plus, et je ne l'ai pas rencontré.
(Strophe.) Quel mortel, quel pêcheur laborieux, vigilant, attentif à sa proie, quelle nymphe du mont Olympe ou des fleuves du Bosphore[2], me dira si elle a aperçu ce farouche guerrier ? Il est pénible d’avoir avec de longues fatigues fait une course inutile, sans pouvoir découvrir cet homme, tout affaibli qu’il est.