Page:Sorel - La Vraie histoire comique de Francion.djvu/17

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chose à celui-ci, ce n’a pu être que selon les desseins du premier auteur, lesquels il a été besoin de suivre ; tellement que l’honneur lui est dû de tout ce que l’on y a pu faire. Nous devons considérer, d’un autre côté, que nous ne manquons point de trouver beaucoup de personnes qui assurent que le tout doit être d’un même auteur, et que ces choses, que l’on soupçonne être d’un autre que de du Parc, ne sont pas arrivées si nouvellement, qu’il n’en ait pu avoir connoissance ; si bien que cela pouvoit être compris dans les derniers livres de son histoire, et c’est à tort que, pour deux ou trois discours, l’on soupçonne tout le reste. Chacun doit demeurer dans cette opinion, et ne point croire qu’autre que le sieur du Parc soit auteur de l’Histoire comique de Francion tout entière ; car pourquoi l’attribuera-t-on à un autre, puisque même il ne se trouve personne qui se l’attribue ? Aussi nous a-t-il laissé cette agréable pièce en un tel état, qu’elle se pouvoit faire estimer sans aucun aide, et que les embellissemens que l’on y a pu apporter ne sont pas capables de lui ôter l’honneur qu’il mérite ; de sorte qu’il ne faut point aussi que les vivans pensent s’attribuer la gloire des morts. Il y a beaucoup de choses à dire pour la recommandation de son ouvrage ; mais à quoi cela sert-il, puisque le voici présent, et qu’il n’y a qu’à le considérer pour voir combien il est estimable[1].


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  1. Sorel, sous le couvert du sieur du Parc, est en belle situation pour se louer tout à son aise : on voit qu’il ne s’en est pas fait faute.