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Je ne me puis sauver que par la fuite. Ha ! Insensé, reprit Lysis, penses-tu éviter ce que tout le monde doit souffrir ? Ce grand univers que tu vois ne sera ruïné que par Charité. Tu sçays qu’au temps de Deucalion toute la terre fut submergée d’eau ; il doit bientost venir une autre fin toute contraire : c’est par le feu que tout va périr, et cette Charité est née pour mettre tout en cendre. Quoy tu admires ce que je dy ? Hé ! Comment ? Ne sçay tu pas, que moy qui ne suis que son esclave, j’ay tant de feux dans le sein que d’un seul soupir, je puis brusler toutes ces herbes ; et que sans tout cela, je pourrois mesmes noyer tout ce pays par un déluge qui sortiroit de mes yeux, si la chaleur n’estoit ce qui domine le plus en moy.