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CHAPITRE V


La grève générale politique


I. — Emploi des syndicats par les politiciens. — Pression sur les parlements. — Grèves générales de Belgique et de Russie.

II. — Différences des deux courants d’idées correspondant aux deux conceptions de la grève générale : lutte de classe ; Etat ; élite pensante.

III. — Jalousie entretenue par les politiciens. — La guerre comme source d’héroïsme et comme pillage. — Dictature du prolétariat et ses antécédents historiques.

IV. — La force et la violence. — Idées de Marx sur la force. — Nécessité d’une théorie nouvelle pour la violence prolétarienne.


I


Les politiciens sont des gens avisés, dont les appétits voraces aiguisent singulièrement la perspicacité, et chez lesquels la chasse aux bonnes places développe des ruses d’apaches. Ils ont horreur des organisations purement prolétariennes, et les discréditent autant qu’ils le peuvent ; ils en nient souvent même l’efficacité, dans l’espoir de détourner les ouvriers de groupements qui seraient, disent-ils, sans avenir. Mais quand ils s’aperçoivent que leurs haines sont impuissantes, que les objurgations