Page:Soumet - Les Embellissemens de Paris, 1812.djvu/8

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Accepte mon tribut : ton onde emprisonnée,
De ses nouveaux destins elle-même étonnée,
Se promène soumise à l’art ingénieux
Que de l’antique Égypte ont reçu nos aïeux ;
Et, fidèle au commerce appelé sur ta rive,
Baigne des mâts flottants l’image fugitive.
Jeune fleuve, c’est toi, dont l’utile secours
Des immondes canaux précipite le cours ;
C’est toi, dont les tributs, par des routes certaines,
Courent désaltérer les nymphes des fontaines :
Ô prodige ! en tous lieux de murmurantes eaux
Glissent en filets purs, s’étendent en rideaux,
En source, en jets brillants, en cascades s’élancent ;
Les zéphirs vagabonds alentour se balancent,
S’y plongent, et, dans l’air mollement agité,
Font voler la fraîcheur et versent la santé.
Ainsi des arts féconds s’agrandit le domaine :
Autour des blocs épars le ciseau se promène ;
Sur la pierre à grand bruit tombent les lourds marteaux
Le porphyre étranger, les marbres, les métaux,
Roulent impatients de leur forme future ;
D’un compas immortel s’arme l’Architecture ;