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308 ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

roi est au comble de ses vœux, puisque, par ce procédé commode et tout indien, il conciliera ses préférences et ses devoirs. C'est le cas d'appliquer, une fois de plus, le proverbe, traduit depuis sur la scène par Shakespeare : Tout est bien qui finit bien.

��VI

��Les pièces que nous venons d'examiner sont les meilleures que nous offrent les recueils, publiés sur le théâtre hindou ; ils en contiennent une vingtaine d'autres qu'on pourrait ramener à deux classes : celles qui ont un caractère mytho- logique ou historique et sont puisées dans les épopées ou les traditions légendaires, et celles dont le cadre a été créé par l'auteur, soit qu'elles se rapprochent du genre intime et romanesque, soit qu'elles touchent à la satire ou à la farce. Il nous suffira de les passer très-brièvement en revue les uns et les autres.

Le drame de la Chevelure dénouée, en six actes, par un certain Bhatta-Nàràyana, brahmane de Canoge, vivant entre 700 et 900, est tiré du Sabhâ-Parva, un des dix-huit chants du Mal tablai rata ; il renferme beaucoup de rôles. On y voit Drôpadî, l'épouse des cinq Pandàvas (puisque la polyandrie florissait dans l'Inde à côté de la polygamie), traînée parles cheveux en pleine assemblée de la main du Coràva Douhsàsana, et son affront lavé dans les larmes et le sang. La diction n'en est pas mauvaise,. quoique parfois emphatique et obscure; les caractères y sont assez variés et tracés énergiquernent. Néanmoins, on ne peut le comparer qu'aux essais drama- tiques de la France, de l'Angleterre ou de l'Espagne vers l'époque de la Renaissance. On y rencontre des maximes toutes modernes, comme celle-ci : « Le pieux Angiras a dit que la contemplation des planètes, les songes, les pronostics, les

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