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33(3 ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

si soigneusement édité, qui retrace la vie miraculeuse du fa- meux Bouddha et qui a servi de base à un livre substantiel de M. Barthélémy Saint-IIilaire sur le même sujet. Le Boud- dhisme, cette religion d'humilité et d'abnégation, subsiste depuis plus de vingt siècles, et actuellement il compte, dit-on, dans l'Inde, dans les pays de Cochinchine et de Siam, dans l'île de Ceylan, en Chine, au Japon, au Tibet, deux à trois cents millions de sectateurs. Or, s'il s'est répandu à ce point, il le doit autant à la plume des écrivains qui l'ont expliqué au monde savant qu'à la parole des prédicateurs qui l'ont propagé parmi les masses. Sans rechercher entre le Boud- dhisme et le Christianisme des rapports qui peuvent n'être que des ressemblances fortuites, il est bon de rappeler que le Lalita-Vistara a été imité en Europe et adapté à la forme chrétienne par saint Jean de Damas, et qu'il a produit une des compositions les plus curieuses du Moyen Age, Barlaam etJosaphat; MM. Laboulaye et Littré l'ont fait remarquer les premiers. Jusque dans une des plus récentes écoles de la philosophie allemande, celle de Schopenhauer, on retrouverait des traces des préceptes bouddhiques et de la croyance au Nirvana. Dernièrement, cette secte a été l'objet de plusieurs travaux estimables : une notice sur le Nirvana, par M. Fou- eaux, dans la première livraison de la Revue de philologie et d'ethnographie ; Y Histoire du Bouddha Çakya-Mouni de su naissance à sa mort, par M me Mary-Summer, avec une pré- face et un index de M. Foucaux; les Religieuses bouddhistes du Bouddha jusqu'à nos jours, par la même, avec une intro- duction due également à la plume de cet érudit ; et des Notes sur quelques ternies bouddhiques, par M. Senart.

La législation et la jurisprudence indiennes sont représen- tées surtout par les dialogues célèbres, mis sous les noms de Manou et d'Yàdgnavâlkya, qui y figurent comme des interlo- cuteurs inspirés. Manou ou Menou (nous l'avons déjà dit) a été assimilé au Menés des Egyptiens et au Mittos des Cretois ; lils de Bràhma, il aurait été le premier homme (le niau des

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