monde d’ailleurs. Nous traversons pourtant une zone très dangereuse et les espions pullulent. Ce doit etre bien plus dur encore pour les pauvres fantassins qui n’ont pu prendre de repos. Il fait toujours tres chaud.
Samedi 29 Nous arrivons enfin à Gézaincourt vers 11 heures. C’est un petit village à 3 km de Doullens.
Nous logeons tous ds une grande ferme, nous y fumes bien
reçus. j’y fu On m’invita à souper et à déjeuner.
Je couche dans le lit du valet à l’ecurie.
Dimanche 29 Nous commencons à croiser d’assez nombreuses
troupes. En route un officier d’etat major depasse le
l’escadron, c’est une connaissance de M. de Goussancourt
car il s’arrête et lui cause. J’etais près d’eux, je
saisis des bribes de conversation. C’est l’officier
d’ordonnance du general Virvaire. Il raconte
que son général vient d’etre tué à ses côtés à Sailly
près de Cambrai que des combats se sont livrés dans
les environs, Havrincourt, Bapaume. Jugez de
mon angoisse. J’ai mon cœur qui se serre et ma
pensée se reporte à Noyelles. Que deviennent-ils, sont-ils
vivants ! Mieux vaut peut-etre que je ne sache rien.