Page:Souvestre - Le Monde tel qu’il sera, 1846.djvu/289

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faire son devoir, lui montre la pyramide que l’on aperçoit à l’horizon en disant :

Du haut de ce granit vingt siècles te contemplent !

Le caïman, jaloux de donner à de tels spectateurs une haute opinion de sa personne, fait des prodiges de courage. De son côté, Kléber repousse tous les assaillants. Mais l’aigle chauve, qui a tout vu, prend son vol, plane un instant au-dessus de sa tête, puis, plongeant avec un cri sauvage, saisit son épée et l’emporte ; les Égyptiens se précipitent sur leur ennemi désarmé.

Moïse, qui se trouve alors seul contre tous, recule jusqu’à la mer et s’y jette à la nage, en emportant Astarbé, avec laquelle il aborde à l’île que l’on aperçoit vers le fond.

Le soudan ordonne de les poursuivre, mais on lui répond qu’il n’y a point de barque. Il fait un geste de désespoir.

le soudan.

Se peut-il ? nul moyen d’arriver par la mer !
Que faire alors ?

Il reste pensif. Tout à coup, l’aigle reparaît, tenant l’épée de Kléber, qu’il laisse tomber aux pieds du soudan. Celui-ci, frappé d’une subite inspiration, s’écrie :

Que faire alors ? Ah ! lui peut arriver par l’air !

L’aigle bat des ailes, les gardes agitent leurs épées ; chœur final.


CINQUIÈME TABLEAU.


On voit un rocher couvert de grands nids ; c’est la ville natale de Moïse, la capitale des crocodiles.