Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/115

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« masque latin », termes de gazette que M. Mauclair détourne pour les appliquer à contresens, comment toucheraient-ils le développement d’art d’une génération dont les représentants principaux comptent des Gustave Kahn, des Stuart Merrill et des Verhaeren ! Il est impossible d’abuser d’affirmations plus invraisemblables et de mêler plus confusément les questions. M. Mauclair est obligé lui-même de distinguer deux nationalismes. Aussi bien, qui pourrait nier, en dehors de toute politique, par une simple prise de conscience esthétique et morale, le besoin qu’éprouve aujourd’hui, par tout l’univers, chaque nation de se replier sur soi, d’accuser et de fortifier son centre, disjoint et déformé par la facilité des pénétrations de l’extérieur ! Cette concentration, base de notre existence même, fut rendue nécessaire par la dispersion immense du xix" siècle ; c’est pour ainsi dire physiologique, il n’est point d’internationalisme qui puisse l’éviter.

Mais cela nous tient très loin des partis où M. Mauclair veut nous compromettre ; le « nationalisme littéraire » s’évanouira quand le « socialisme politique et littéraire » aura cessé de l’inventer.

co et 6° « La génération symboliste a été très styliste, trèsérudite, très artiste : peinture, lettres étrangères, musique, hellénisme, latinité, philologie, folklore, occultisme, tout l’a passionnée. Seulement, elle s’est totalement limitée (!) ; elle a tourné le dos à la vie. Par horreur du naturalisme qui cherchait confusément un « art social », elle s’est jurée de ne rien savoir de l’évolution sociale. Pour elle, c’est le règne de Homais. La science ne l’intéresse pas, et c’est la révolte, parce qu’elle ruine la métaphysique(?). Et voilà unechose jugée. »