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Page 57.

L’accent Base Constitutive De Notre Vers.

« Voici le temps venu où toute règle étroite et superficielle doit s’effondrer devant l’équitable suprématie de l’accent, et les symbolistes ont proclamé dès hier que toute poésie n’avait d’autre devoir que d’être expressive et incantatoire, c’est-à-dire d’aller droit à l’harmonie et à la justesse émotive, par l’enchaînement sensationnel et comme magnétique des mots principaux de la phrase reliés entre eux par l’allitération ou par l’assonance, sans plus s’occuper du calcul puéril des syllabes.

« Ainsi la prosodie française remonte vers les lois essentielles de toute prosodie, que l’on peut enfin espérer dégager du fatras des doctrines et des dogmes contradictoires. » (Philéas Lebesgue, LAu-delà des grammaires, p. ’55).

Ces lignes seraient excellentes si malheureusement l’auteur n’écrivait plus loin (p. 158) :

« Inexorablement notre accent tonique porte sur la dernière voyelle sonore du mot… »

avec des correctifs qui n’approchent pas davantage de la vérité, car voilà longtemps (1883) que Pierson dans sa Métrique naturelle du langage a prouvé que l’accent disparaissait de la dernière syllabe sonore pour se reporter sur une des autres, lorsque le sens psychologique le commandait. C’est de cette mobilité même que le français tient son émission légère, son admirable souplesse, malgré le cliché des grammairiens sur la fixité de son accent.

— Page 64.

Principes Généraux.

Nous n’avons retenu que les principes qui accordent entièrement tous les verslibristes, laissant de côté ceux qui les diviseraient encore, comme la question des syllabes douteuses et de leur rôle rythmique. — On aura remarqué que la question de l’hiatus ne se pose même plus.