Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/32

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introduction et une conclusion à ses Anecdotes, d’où nous extrayons ces justes lignes :

« … On ne saurait trop engager les naturistes, les humanistes et tous les jeunes gens qui éprouvent le besoin de publier des manifestes à corroborer leurs critiques de quelques poèmes dont le sentiment, le rythme et les images soient assez impressionnants pour émouvoir et les gens du métier et un public qu’on leur souhaite compréhensif.

« C’est ce que pas mal de symbolistes ont fait. Et c’était peut-être plus difficile que de fonder deux ou trois écoles.

« Il est vrai qu’on a reproché aux symbolistes de négliger de faire valoir leurs écrits par un usage bien entendu de la réclame. Comme ils ne s’incrustaient pas dans les bureaux de rédaction, comme ils ne sollicitaient ni les journalistes qui soufflent dans la trompette faussée de la Renommée, ni les critiques normaliens qui se donnent la mission de distribuer des certificats de bonne conduite littéraire, on les accusa presque d’être insociables… »

« … Nous préférions réciter de beaux vers plutôt que de perdre notre temps à flagorner des « Influences ».

Enfin si les morts ne daignèrent point parler, d’autres parlèrent pour eux, M. André Beaunier, dont le livre sur la Poésie nouvelle est définitif, avait répondu en ces termes à M. Fernand Gregh, fossoyeur impatient :

« Il me semble d’abord que l’enterrement du Symbolisme était un peu prématuré. Craignons les inhumations hâtives !

« Parmi les grands poètes symbolistes, je ne mentionnerai, pour abréger, que ceux-ci : Gustave Kahn, Emile Verhaeren, Francis Vielé-Griffin, Maurice Maeterlinck, Henri de Régnier. Voilà cinq noms tels que, peut-être, nulle école contemporaine n’en trouverait