Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/375

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Je veux placer cette famille dans l’ordre où elle était assise. Près de la cheminée, à droite, était lady Seymour. Elle paraît succomber sous une maladie lente. Ses souffrances n’altèrent, ni la douceur, ni la régularité de ses traits. Sa faiblesse, l’attention que l’on est forcé d’avoir pour l’entendre, ajoutent encore une sorte de charme à la bienveillance de ses expressions. Marie, sa troisième fille, était à côté d’elle. Jamais on n’a plus ressemblé à sa mère ; mais comme la timidité l’empêche de parler, ses beaux yeux seulement cherchent les vôtres quand vous avez dit une chose qui lui a plu ; et si un mot, un oubli vient à l’étonner, elle ne s’en rapporte plus à elle ; ses regards demandent à sa mère si elle a raison d’être mécontente.

Marie, j’ignore si c’est vous dont la voix m’a touché ; je n’ai même plus le désir de m’en instruire. Je ne sais si je voudrais vous trouver ces talens enchanteurs : j’ai besoin de vous aimer ; je craindrais d’être séduit. Oui, Marie, je vous aime pour cet amour que vous portez à votre mère : je vous aime encore en vous comparant à vos sœurs ; chacune de leurs prétentions fait ressortir vos qualités :