Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/392

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« Nous allons partir. » — Et, sans attendre sa réponse, il sortit avec l’air d’un homme qui est accoutumé à ne trouver ni résistance ni objection dans sa famille. Non-seulement il ne s’informe jamais de ce qui peut être agréable aux autres ; mais uniquement occupé de ce qui lui convient à lui-même, il force tous les siens à s’y soumettre, et cela le plus simplement du monde : c’est une habitude ; il ne se doute pas de son égoïsme. Quelle grande surprise il aurait, si on pouvait lui apprendre qu’il est insupportable ! — Je donnai le bras à lady Seymour pour la conduire à sa voiture. Elle y monta avec Marie, miss Indiana et Eudoxie. Lord Seymour partit en gig avec Sara.

Je les regardais s’en aller, en pensant que je n’avais presque point vu lady Seymour ni Marie, qui étaient les seules que j’aurais voulu voir. Il ne m’avait pas été possible de leur exprimer le plaisir que j’avais à les recevoir chez mon père. Elles n’avaient pu me dire un mot ; on ne m’avait pas laissé le temps de leur adresser une parole. J’étais excédé ; et, dans mon impatience, je me dis avec humeur « Quelle belle journée ! »