Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/402

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Ier août.

Je suis retourné plusieurs fois à la cabane, dans le village ; je n’y ai plus rencontré Marie !… Quand je la vois chez son père, je ne fais pas un pas que ses yeux ne me suivent ; je ne dis pas un mot que son regard ne réponde à chacune de mes expressions. Mais si je m’approche d’elle, aussitôt ce regard change, ses yeux se baissent, ils semblent m’éviter, ou craindre de m’entendre… Marie, pourquoi me faut-il deviner toutes vos pensées, interpréter toutes vos actions ? Ah ! n’éloignez pas trop le temps où, après m’avoir laissé lire dans votre cœur, vous vous direz : Il me connaît, si je me connais moi-même.

Aujourd’hui il y avait beaucoup de monde chez lord Seymour. Miss Eudoxie, miss Sara étaient habillées à cette mode nouvelle qui laisse à peine ces voiles que désirent également la pudeur et l’amour. Marie avait imité ses sœurs dans leur parure. Je suis loin de l’excuser : mais quelle joie je ressentis lorsque, dès qu’elle m’aperçut, je la vis pren-