Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/110

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Et tu ne comprends pais que seul ici, parmi
Vos cœurs, mon cœur se sente entouré d’ennemis !

JEAN

Pourquoi dis-tu cela ? Ce n’est pas vrai ! Mon père
Et ma mère ont-ils eu jamais un mot sévère
À ton égard ?

POMONA (avec un geste las)

À ton égard ? Jamais…

JEAN

À ton égard ? Jamais… Une attitude hostile ?

POMONA

Jamais…

JEAN

Jamais… Nous leur avons fait du mal ; te l’ont-ils
Reproché par un seul regard ? Par un seul geste ?
Mes parents t’aiment bien…

POMONA

Mes parents t’aiment bien… Tes parents me détestent !
Va, je n’ai pas besoin qu’ils parlent pour savoir
Ce qu’ils pensent de moi ! Depuis le premier soir,
J’ai senti leur mépris, leur dédain, leur envie !
Ils m’en veulent de m’être mêlée à leur vie