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DE LA NATURE ET DE L’ORIGINE DE L’ÂME

tiennent avec telle et telle idée, ou telle et telle volition, le même rapport que la pierréité avec telle ou telle pierre, et l’homme avec Pierre et Paul. Quant à la cause pourquoi les hommes croient qu’ils sont libres, nous l’avons expliquée dans l’Appendice de la première Partie. Mais, avant de poursuivre, il convient de noter ici que j’entends par volonté la faculté d’affirmer et de nier, non le désir ; j’entends, dis-je, la faculté par où l’Âme affirme ou nie quelle chose est vraie ou fausse, mais non le désir par où l’Âme appète les choses ou les a en aversion. Et, après avoir démontré que ces facultés sont des notions générales, qui ne se distinguent pas des choses singulières desquelles nous les formons, il y a lieu de rechercher si les volitions elles-mêmes sont quelque chose en dehors des idées mêmes des choses. Il y a lieu, dis-je, de rechercher s’il est donné dans l’Âme une autre affirmation ou une autre négation que celle qu’enveloppe l’idée, en tant qu’elle est idée ; et à ce sujet l’on verra la Proposition suivante, et aussi la Définition 3, partie II, pour éviter