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ÉTHIQUE

DÉMONSTRATION

Aussi longtemps que l’Âme imagine quelque chose de tel, la puissance de l’Âme et du Corps est diminuée ou réduite (comme nous l’avons démontré dans la Prop. précédente) ; et, néanmoins, elle imaginera cette chose jusqu’à ce qu’elle en imagine une autre qui exclut l’existence présente de la première (Prop. 17, p. II) ; c’est-à-dire (comme nous venons de le montrer) la puissance de l’Âme et du Corps est diminuée ou réduite jusqu’à ce que l’Âme imagine une autre chose qui exclut l’existence de celle qu’elle imagine ; elle s’efforcera donc (Prop. 9, p. III), autant qu’elle peut, d’imaginer cette autre chose ou de s’en souvenir. C. Q. F. D.

COROLLAIRE

Il suit de là que l’Âme a en aversion d’imaginer ce qui diminue ou réduit sa propre puissance d’agir et celle du Corps.