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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

DÉMONSTRATION

Les images des choses (comme nous l’avons montré dans la Prop. 19) qui posent l’existence de la chose aimée, secondent l’effort de l’Âme par lequel elle s’efforce d’imaginer cette chose. Mais la Joie pose l’existence de la chose joyeuse, et cela d’autant plus que l’affection de Joie est plus grande, car elle est (Scolie de la Prop. 11) un passage à une perfection plus grande ; donc l’image de la Joie de la chose aimée seconde dans l’amant l’effort de l’Âme, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 11) affecte l’amant de Joie, et cela d’autant plus que cette affection aura été plus grande dans la chose aimée. Ce qui était le premier point. De plus, quand une chose est affectée de Tristesse, elle est dans une certaine mesure détruite, et cela d’autant plus qu’elle est affectée d’une Tristesse plus grande (même Scolie de la Prop. 11) ; et ainsi (Prop. 19) qui imagine que ce qu’il aime est affecté de Tristesse, en est également affecté, et cela d’autant plus que cette