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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

DÉMONSTRATION

Ce que nous imaginons qui mène à la Joie, nous nous efforçons, autant que nous pouvons, de l’imaginer (Prop. 12) ; c’est-à-dire (Prop. 17, p. II) nous nous efforçons, autant que nous pouvons, de le considérer comme présent ou comme existant en acte. Mais entre l’effort de l’Âme ou la puissance qu’elle a en pensant, et l’effort du Corps ou la puissance qu’il a en agissant, il y a par nature parité et simultanéité (comme il suit clairement du Coroll. de la Prop. 7 et du Coroll. de la Prop. 11, p. II). Donc nous faisons effort absolument parlant pour que cette chose existe, c’est-à-dire (ce qui revient au même d’après le Scolie de la Prop. 9) nous en avons l’appétit et y tendons ; ce qui était le premier point. Maintenant, si nous imaginons que ce que nous croyons être cause de Tristesse, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 13) ce que nous avons en haine, est détruit, nous serons joyeux (Prop. 20) ; et ainsi, nous nous