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DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

l’homme s’efforce de persévérer dans son être. Un Désir qui naît de la Joie, est donc secondé ou accru par cette affection même de Joie (Déf. de la Joie dans le Scolie de la Prop. 11, p. III) ; au contraire, celui qui naît de la Tristesse est diminué ou réduit par cette affection même de Tristesse (même Scolie) ; et ainsi la force du Désir qui naît de la Joie, doit être définie à la fois par la puissance de l’homme et celle de la cause extérieure ; celle, au contraire, du Désir qui naît de la Tristesse par la seule puissance de l’homme ; le premier Désir ainsi est plus fort que le deuxième. C. Q. F. D.

SCOLIE

J’ai expliqué dans ce petit nombre de propositions les causes de l’impuissance et de l’inconstance de l’homme et pourquoi les hommes n’observent pas les préceptes de la Raison. Il me reste à montrer ce que la Raison nous prescrit et quelles affections s’accordent