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DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

s’accordent seulement en ce que tous deux sont finis, impuissants, ou n’existent pas par la nécessité de leur nature, ou enfin sont indéfiniment surpassés par la puissance des causes extérieures, c’est affirmer d’une manière générale que la pierre et l’homme ne s’accordent en aucune chose ; les choses qui s’accordent en une négation seulement, c’est-à-dire en ce qu’elles n’ont pas, ne s’accordent en réalité en rien.

PROPOSITION XXXIII

Les hommes peuvent différer en nature en tant qu’ils sont dominés par des affections qui sont des passions ; et dans la même mesure le même homme est changeant et inconstant.

DÉMONSTRATION

La nature ou essence des affections ne peut s’expliquer par notre seule essence ou nature (Défin. 1 et 2, p. III) ; mais elle doit être définie par la puissance,