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ÉTHIQUE

SCOLIE

Rapprochant ce qui précède de ce que nous avons dit dans cette Partie jusqu’à la Proposition 18 au sujet des forces des affections, nous verrons facilement en quoi un homme conduit par l’affection seule ou l’opinion, diffère d’un homme conduit par la Raison. Le premier, qu’il le veuille ou non, ne sait en aucune façon ce qu’il fait ; le second n’a à plaire qu’à lui-même et fait seulement ce qu’il sait qui tient la première place dans la vie et qu’il désire le plus pour cette raison ; j’appelle en conséquence le premier serf, le second libre, et je veux faire ici quelques observations encore sur la complexion de ce dernier et sa règle de vie.

PROPOSITION LXVII

Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort ; et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie.