Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/625

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
621
DE LA LIBERTÉ DE L’HOMME

plus constante des affections et qu’en tant qu’il se rapporte au Corps il ne peut être détruit qu’avec ce Corps lui-même. Plus tard nous verrons de quelle nature il est, en tant qu’il se rapporte à l’Âme seule.

J’ai réuni dans les Propositions précédentes tous les remèdes aux affections, c’est-à-dire tout ce que l’Âme, considérée en elle seule, peut contre elles ; il apparaît par là que la puissance de l’Âme sur les affections consiste : 1o dans la connaissance même des affections (voir Scolie de la Prop. 4) ; 2o en ce qu’elle sépare les affections de la pensée d’une cause extérieure que nous imaginons confusément (voir Prop. 2 avec le même Scolie de la Prop. 4) ; 3o dans le temps, grâce auquel les affections se rapportant à des choses que nous connaissons, surmontent celles qui se rapportent à des choses dont nous avons une idée confuse ou mutilée (voir Prop. 7) ; 4o dans le grand nombre des causes par lesquelles les affections se rapportant aux propriétés communes des choses ou à Dieu, sont alimentées (voir Prop. 9 et 11) ; 5o dans l’ordre enfin où l’Âme peut or-