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notes

dans l’homme la volonté est identique à l’entendement. Cf. les dernières Propositions de la première Partie, en particulier la Proposition 33 avec ses Scolies. Sur la non-existence des facultés de l’âme, voir la fin de la Préface des Principes de la Philosophie de Descartes et le Court Traité (II, chap. xv) ; voir aussi les Pensées Métaphysiques (II, chap. xii).

b) Page 231, ligne 7 : Aux mots : il convient de noter ici que j’entends par volonté, etc., on devrait substituer, si l’on admettait la correction de W. Meijer : il convient de noter que j’entends ici par volonté, etc. Dans d’autres passages en effet les mots voluntas et volitio ne paraissent pas d’abord avoir le sens particulier que Spinoza leur attribue ici, par exemple dans le Scolie de la Proposition 9, Partie III, où voluntas est l’effort ou la tendance de l’âme à persévérer dans l’être et paraît synonyme de cupiditas. Je ne crois pas pour ma part que Spinoza ait varié quant au sens du mot voluntas ; la pensée est essentiellement active, l’idée se pose ou s’affirme en même temps et par cela seul qu’elle est conçue ou produite ; en ce sens, l’essence de l’âme est volonté ; mais l’homme n’est pas seulement pensée, il est aussi étendue ; il ne produit pas seulement des idées ou des jugements, il exécute aussi des mouvements en vertu de son essence ; nulle part, à ma connaissance, Spinoza n’use du mot volonté quand il s’agit d’un désir relatif au corps et se manifestant par un mouvement. Pour le désir qui est une action, ne tendant qu’à connaître, il est volonté, le mot étant pris précisément au sens que lui donne Spinoza dans le présent passage. On s’explique donc fort bien qu’ailleurs il puisse, comme dans la Définition du Désir (Éthique, III, Déf. des Affections), considérer la volition comme est un désir ; elle est un désir que l’âme forme parce qu’elle pense, et ce désir se confond avec l’affirmation contenue dans l’idée en tant qu’idée.


Partie III

Titre. — Non sans hésitation je me suis décidé à traduire affectus par affection ; la traduction ordinaire, qui est passion, a de graves inconvénients : la distinction si importante de l’affectus qui est une action (actio) d’avec l’affectus qui est une passion (passio) cesse d’être apparente. D’autre part, je reconnais que l’emploi du mot affection est critiquable : outre qu’il n’est guère usité dans le sens général qu’il faut lui donner ici, je me suis