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éthique


Proposition XIII. — Sur l’amour et la haine, cf. Court Traité, II, chap. v et vi, et les notes explicatives correspondantes.


Propositions XIV à XVIII. — Les affections de l’âme peuvent se rapporter à des causes accidentelles en vertu des lois de l’association des idées et du transfert ; elles peuvent se rapporter aussi à des événements passés et futurs.


Proposition XVIII et Scolie. — Page 292, je traduis les mots gaudium et morsus conscientiæ par épanouissement et resserrement de conscience ; — il s’agit, dans un cas, d’une sorte de soulagement, de la joie qu’on éprouve après un moment d’anxiété et au contraire, dans le second cas, d’une tristesse qui nous a surpris alors que nous étions dans l’attente de quelque événement heureux ; cf. les Définitions 16 et 17. N’ayant pas le texte latin du Court Traité, il nous est impossible de savoir si dans cet ouvrage Spinoza s’était servi du terme morsus conscientiæ pour désigner le remords (Knagingy v. Court Traité, II, chap. x, § 1) ; cela cependant paraît probable. Dans l’Éthique il donne au même mot, comme on voit, un sens entièrement différent ; cf, Kuno Fischer, Geschichte der neueren Philosophie, II, 4e éd., p. 434.


Propositions XIX à LII. — Les objets extérieurs nous affectent de joie ou de tristesse, par conséquent d’amour et de haine et aussi de désir ; ces affections portent divers noms, qui ne sont pas toujours bien choisis ; Spinoza les analyse et les explique sans trop se soucier de la dénomination habituellement employée, ainsi qu’il le dit lui-même dans le Scolie de la Proposition 22 et plus loin dans le Scolie de la Proposition 32.


Proposition XXVI, Scolie. — Pour rendre le texte plus facile à comprendre, j’ai cru devoir traduire existimatio par surestime et despectus par mésestime, réservant mépris pour traduire contemptus qui s’oppose à admiratio. Au sujet de la mésestime (p. 303, ligne 12), il y aurait lieu, suivant W. Meijer, de faire subir une modification au texte. Au lieu que la mésestime soit une joie, elle serait une tristesse ; la raison alléguée par Meijer pour justifier cette correction est que, d’après la Définition 22, la mésestime a pour cause la haine, laquelle est une tristesse. Mais précisément parce que la mésestime vient de la haine, elle doit être une joie, car ce qui détruit ou seulement diminue l’objet qu’on a en haine donne de la joie (cf. Prop. 20). Autrement dit, c’est pour celui qui hait une satisfaction et une joie de mésestimer ce