Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/126

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ALFRED DE VIGNY. 119 Il s’éloigne à regret ; son œil menace, et luit Sur l’ennemi sauvé que lui rendra la nuit. Tandis que, ranimé dans sa retraite humide, Le troupeau laboureur, devenu moins timide, Sortant des eaux ses pieds fourchus et limoneux, Contemple le combat des limiers généreux. Tels les Athéniens du haut de leurs murailles, Écoutaient, regardaient les poudreuses bistailles. Nous regrettons de ne pouvoir citer davan- tage, car en plus d’un endroit nous retrouve- rions encore ce talent pur et sobre qui carac- térise Alfred de Vigny et donne à ses œuvres un accent à part au milieu de ses contemporains. Voici maintenant la préface placée avant la dernière partie du volume, et qui, elle aussi, a disparu dans toutes les éditions suivantes DEUXIÈME PRÉFACE DE 1822. <c On éprouve un grand charme à remonter par la pensée jusqu’aux temps antiques c’est peut-être le même qui entraîne un vieillard à se rappeler ses premières années d’abord, puis le cours entier de sa vie. La poésie, dans les âges de simplicité, fut tout entière vouée aux beautés des formes physiques de la nature et