Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/129

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122 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. Par un profane amour votre cœur s’est souillé, Que flétri par ces eaux, votre front dépouillé Porte de son péché l’abominable signe, Et que, juste instrument d’une vengeance insigne, s Leur poison poursuivant l’adultère larcin En dévore le fruit jusque dans votre sein. s Il dit, écrit ces mots, les consume, et leur cendre Parait, avec la mort, au fond des eaux descendre ; Puis, il offre la coupe un bras mal assuré La reçoit ; on se tait : « Par ce vase épuré, Dit l’épouse, mon cœur. De poursuivre incapable Grâce ! dit-elle enfin, grâce je suis coupable. » La foule la saisit. Son époux furieux S’éloigne avec les siens, en détournant les yeux, Et du sang de l’amant sa colère altérée Laisse au peuple vengeur l’adultère livrée. Par la suppression de ces vers, Alfred de Vigny a créé une lacune sensible dans son poème, lacune, qui, toute curiosité littéraire mise à part, en rend le sujet très obscur ; il n’y a guère porté remède en remplaçant le fragment annulé par les deux vers suivants Voilà ce qu’il disait, et de Sion la sainte. Traversait à grands pas la tortueuse enceinte. qui sont insignifiants et ne peuvent tenir lieu de ceux qu’il a rayés. Dans la pièce intitulée la Prison, il a con- damné aussi quelques vers, qui se trouvaient