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LETTRES INÉDITES DE G. SAND. 155 Les conditions exceptionnellement doulou- reuses de ses débuts dans la vie furent, il est permis de le croire, la cause première des fautes éclatantes qui en marquèrent la suite. Cette illustre femme, si diversement jugée, ne connut pas même les quelques années de paix et de bonheur dont presque toutes les créatures, jusqu’aux moins heureuses ici-bas, jouissent cependant à l’aurore de leur existence. Aussi l’apaisement et le calme ne vinrent-ils que bien tard pour cette nature si longtemps atteinte et meurtrie.. N’est-il pas frappant, qu’après les heures mauvaises, ce soit au foyer de la famille que George Sand ait cherché et trouvé peu à peu la sérénité et l’oubli ? En effet, malgré de cruelles souffrances physiques, cette révoltée qui, à un moment de sa vie, fut réellement Lélia, elle l’écrivait elle-même en juillet 1833, s’éteignit doucement, en aïeule bénie et vénérée, entourée de ses enfants et petits- enfants. De son côté, l’Église n’a pas repoussé après sa mort celle qui pourtant, à sa dernière heure, n’avait point sollicité son suprême par- don. Il est vrai que George Sand fut toujours