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LETTRES INÉDITES DE G. SAND. 167 Perdiguier, qui est encore assez jeune, n’a pu m’apprendre, c’est l’histoire des tentatives faites par les ouvriers pour s’éclairer et se moraliser sous la forme des Devoirs ou Sociétés, durant les années écoulées depuis l’Empire jusqu’à nos jours. Par exemple, j’ignore jus- qu’à quel point les idées émises par lui dans son livre, et répandues encore un peu plus aujourd’hui par la mission qu’il s’est imposée de parcourir la France et de tenter de nou- veau la réunion des divers Devoirs, j’ignore, dis-je, jusqu’à quel point ces idées sont an- ciennes parmi les ouvriers, et il m’importe beaucoup de le savoir. D’une part, l’éditeur me presse de finir mon premier roman de l’autre, je ne voudrais pas abuser de votre extrême obligeance. Il me semble donc, mon- sieur, que vous pourriez en quelques pages résumer pour moi l’histoire de la morale sociale chez les ouvriers sous la Restauration et dans les premières années du règne glorieux que nous subissons aujourd’hui. Ce serait me don- ner la certitude que je n’ai point rêvé en at- tribuant à mon héros une intelligence et une vertu que beaucoup de lecteurs déclarent im-