Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/20

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Le premier chapitre, le Château de la Misère, fut écrit et composé en placards pour être inséré dans la Revue de Paris. Mais l’œuvre devait encore s’arrêter ; la Revue fut supprimée, et le grand Théo, avec son insouciance habituelle, oublia son héros, et l’abandonna au seuil de son manoir délabré. Pourtant ce merveilleux chapitre était connu de quelques personnes, qui poussèrent Gautier à continuer son roman. En mars 1861, un traité fut enfin signé entre l’éditeur Charpentier, qui publiait alors la Revue nationale, et les directeurs de la défunte Revue de Paris. Ceux-ci lui cédèrent le début de l’ouvrage pour l’insérer dans son recueil, tandis que l’auteur s’engageait de son côté à continuer son œuvre. Chose curieuse, celle-ci fut dès lors écrite page à page, dont chacune lui était payée à part, et lorsqu’il reprenait son travail, parfois après une longue interruption, il n’hésitait pas un instant en commençant le feuillet nouveau, quoique le précédent, resté souvent au milieu d’un mot, ne fût jamais sous ses yeux. Le sujet de ce roman est bien celui que Théophile Gautier devait concevoir après Mademoiselle de Maupin, dont la première édition fut