Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/238

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USE PAGE DE M. TIIIERS. 231 soutient qu’on n’a rien vu si on n’a vu Paris. Sous un beau ciel, en présence des sites les plus variés et les plus pittoresques, dans ses villes propres et bien bâties, sur les bords de la plus belle mer du monde, le Méridional dédaigne tout ce qu’il voit et aspire ardem- ment après le séjour de Paris. Il part enfin, il franchit monts et vallées, il avance plein de curiosité et d’émotion. Cependant, le sol s’abaisse et s’aplanit, le ciel devient terne, le voyageur n’aperçoit plus ces perspectives si étendues et si variées, ces changements d’aspect si continuels dans les pays montagneux ; des plaines interminables se succèdent à ses yeux, et, pour tout horizon, il n’a devant lui qu’une ligne droite, sèche, coupée quelquefois par une flèche gothique. Néanmoins, il se résigne, car on lui a dit que le sol était moins pittoresque, et le ciel moins beau. Il approche, il est près d’arriver sur le grand théâtre de la vie hu-, maine la toile va se lever, son cœur bat ! Le Panthéon ! les Invalides ! Notre-Dame ! » s’écrie un compagnon de voyage, et dans ùn lointain vaporeux apparaissent des dômes brillants d’or, des galeries de colonnes, de