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finirait, l’agent de police étant toujours là à côté du Vieux.

— Eh bien, bon ! c’est une affaire entendue, conclut la grand’maman. Mais je veux que tu aies un souvenir des gens de Francfort, quelque chose qui te fasse plaisir. Dis-moi, mon garçon, n’as tu jamais rien désiré ? Qu’aimerais-tu avoir, voyons !

Pierre releva la tête et fixa sur la grand’maman le regard stupéfait de ses gros yeux ronds. Jusque-là il s’était attendu à quelque chose de terrible, et au lieu de cela, voilà qu’il allait recevoir la chose qu’il aimerait le mieux ! Toutes ses idées étaient bouleversées.

— Oui, oui, c’est sérieux, répéta Mme Sesemann ; tu auras ce que tu voudras, quelque chose qui te fasse plaisir en souvenir des gens de Francfort et comme gage qu’ils veulent oublier ce que tu as fait de mal. Comprends-tu maintenant, mon garçon ?

Peu à peu, en effet, cette pensée se fit jour dans l’esprit de Pierre, et il commença à saisir qu’il n’avait plus aucune punition à redouter et que cette bonne dame, assise devant lui, l’avait sauvé des mains de l’agent de police ! Il éprouva un soulagement aussi