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chez nous ; ce n’est pas en vain que Heidi a été à l’étranger.

Ce même jour, quand les chèvres furent parties et qu’elle eut fini de déjeuner avec le grand-père, Heidi se mit à l’œuvre comme d’habitude ; mais elle avait bien de la peine à arriver au bout ; à chaque instant quelque incident nouveau l’interrompait dans ses occupations. Il faisait si beau dehors, ce matin-là ! le plus gai rayon de soleil pénétrait justement par la fenêtre ouverte et semblait dire : — Sors, Heidi, sors ! — Impossible de rester dans la chambre ! elle s’élança dehors en courant ; un soleil éclatant étincelait tout à l’entour du chalet, sur les montagnes et tout au loin jusqu’au fond de la vallée ; il devait faire si bon et si sec le long de la pente en plein soleil ! Heidi courut s’y asseoir un moment pour jouir à son aise. Puis tout à coup elle se rappela que le petit tabouret était resté au milieu de la chambre et que la table n’avait pas encore été nettoyée après le déjeuner ; elle s’élança d’un bond et rentra dans le chalet. Mais au bout d’un instant déjà, le bruissement des sapins se fit entendre ; Heidi le sentit passer dans tous ses membres, et, ne pou-