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exactement le caractère et les mœurs des animaux petits et grands habitant ces hauteurs, et il racontait au docteur les choses les plus amusantes sur la manière de vivre de ces hôtes des rochers, des cavernes et des hauts sapins. Le temps s’écoulait bien vite pour le docteur dans ces excursions, et souvent, le soir, lorsqu’il se séparait du Vieux avec une cordiale poignée de main, il lui répétait encore :

— Mon cher ami, je ne vous quitte jamais sans avoir appris quelque chose de nouveau !

D’autres fois cependant, et en général par les plus belles journées, le docteur préférait se promener avec Heidi. Ils allaient alors s’établir ensemble sur la saillie du pâturage où ils s’étaient assis le premier jour, et Heidi répétait au docteur les versets du cantique et lui racontait tout ce qui lui venait à l’esprit, tandis que Pierre, à quelque distance derrière eux, restait assis sans mot dire, mais tout à fait apprivoisé et ne songeant plus à faire le poing.

Ainsi s’écoula le beau mois de Septembre. Puis, un matin le docteur arriva au chalet avec un visage moins joyeux que d’habitude : c’était son dernier jour,