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peintes représentaient les images les plus diverses : ici, c’étaient de vieilles tours à l’ombre de grands arbres sous lesquels passaient un chasseur et ses chiens ; là, un lac tranquille bordé de chênes touffus, et un pêcheur assis sur la rive, jetant sa ligne bien loin devant lui. Un banc de bois faisait tout le tour du poële, de sorte qu’on n’avait qu’à s’asseoir pour regarder ces scènes variées si l’on avait envie de les étudier de près. Ceci plut tout de suite à Heidi ; à peine fut-elle entrée dans la chambre avec le grand-père, qu’elle courut droit au poële et s’installa sur le banc pour contempler les images. Comme elle en faisait le tour en se glissant lentement le long du banc, une nouvelle découverte absorba bientôt toute son attention : dans le large espace entre le fourneau et la muraille s’élevaient quatre planches qui ressemblaient beaucoup à un châssis pour les pommes ; mais ce n’était pas des fruits qu’elles contenaient ; c’était, à n’en pas douter, le lit de Heidi, tout pareil à celui qu’elle avait eu au chalet, c’est-à-dire un grand tas de foin recouvert du drap et du sac en guise de couverture. Heidi sauta de joie :