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ACTE I, SCÈNE III.

LA SUNAMITE.

Et quel est le motif qui le retient loin de nous ?

GUEHAZI.

Il n’est pas loin de vous ; ce soir même il doit se reposer sur le mont Carmel.

LA SUNAMITE.

Pourquoi donc me refuse-t-il sa visite accoutumée ?

GUEHAZI.

Tu n’as pas, dit-il, besoin de lui ; et les fêtes qui retentissent dans ta maison ne conviennent pas à sa vieillesse.

SEMIDA.

Ah ! dis-lui, Guehazi, que ces fêtes seront bientôt passées. Je jouerai de la harpe, je danserai bien vite, et dès que j’aurai fini, j’irai près d’Élisée.

GUEHAZI.

Charmante Semida, Élisée, mon respectable maître, n’a point détourné son affection de toi.

LA SUNAMITE.

Guehazi, demain j’irai trouver le saint prophète, et j’espère qu’il ne blâmera point nos innocens plaisirs.