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LA SUNAMITE.


Scène IV.


SEMIDA, LA SUNAMITE, LA SŒUR.
SEMIDA.

Il est bon, Guehazi ; il aime tant Élisée !

LA SUNAMITE.

Les jeunes disciples exagèrent les leçons de leur maître, et font haïr la doctrine qu’ils sont chargés de répandre.

SEMIDA.

Tu juges ainsi Guehazi, ma mère ; je te crois. Mais, livrée à moi-même, je serois tentée, tout enfant que je suis, d’être sérieuse comme Guehazi ; et sans toi je sens que j’ignorerois l’art de plaire aux étrangers.

LA SUNAMITE.

Va, mon enfant, je ne t’ai rien appris, et mon cœur s’en glorifie. Mais hâte-toi donc de te parer : jamais nous n’avons passé si tristement les heures qui précèdent une fête. (Aux jeunes Sunamites qui arrivent dans le fond de la salle.) Venez, filles de Sunem, venez placer sur la tête de ma fille la couronne du printemps.

LA SŒUR.

Quoi ! ma sœur, tu peux te résoudre à parer ta fille de ces roses ?