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LA SUNAMITE.

GUEHAZI.

Quelque espérance ! Ah ! mon père, qu’as-tu dit !

ÉLISÉE.

Ce que j’ignore moi-même. La solitude et le recueillement de la prière m’apprendront si je puis encore verser quelque baume sur ses blessures.

LA SUNAMITE.

Allons, allons chez moi ; car ma fille m’y attend. La pauvre enfant ! elle est sans doute inquiète de mon absence ! Pourquoi l’ai-je quittée ? Je ne me souviens de rien, la tête me fait mal, et j’ai comme une pierre sur mon cœur. Guehazi, donne-moi ton bras ; je suis si foible ! Ah ! je m’étois persuadée que ma fille étoit bien malade, et je sens avec joie que c’est moi qui le suis ; ce que je souffre m’aura troublée. Partons.

ÉLISÉE.

Dieu clément ! Dieu des miséricordes ! rends-lui sa raison, pour t’adorer et te fléchir.


FIN DU SECOND ACTE.