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ACTE II, SCÈNE III.

et cependant, si tu le veux, ma foible main va rendre la chaleur à cet enfant (il étend les mains sur la tête de Semida.) ; mes regards obscurcis rappelleront la lumière dans ses yeux, et le soleil, que la nuit couvre encore, à ma débile voix versera sur Semida les plus purs de ses rayons.

(Clarté soudaine.)
LA SŒUR.

Ô ciel ! quelle clarté ! Ma sœur, regarde ce jour inattendu.

LA SUNAMITE, toujours prosternée au pied du lit de sa fille.

Que parles-tu de jour ? ne fait-il pas nuit dans la tombe ?

ÉLISÉE.

Concert des anges, accompagnez le retour d’un enfant à la vie.

(Une harmonie aërienne se fait entendre ; Semida se relève sur son lit.)
LA SUNAMITE.

Dieu ! Dieu ! Élisée ! Ô reconnoissance ! ô bonheur !

SEMIDA.

Ma mère, que m’est-il arrivé ? suis-je encore au milieu de la fête ? Mais non, voilà nos anciens amis ; ils n’y étoient pas, je m’en souviens. Ah, que j’aime à les revoir ! Élisée,