Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/176

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lade ; vous oubliez qu’en 1815 ; nous avons battu les Anglois sur la côte de Coromandel ?

LE CAPITAINE.

Nous avons battu les Anglois ! ah ! raconte-moi cela, je t’en prie ; tu ne saurois me faire un plus grand plaisir. Eh bien ?

SABORD.

Oui, morbleu ! nous avons, c’est-à-dire, vous avez battu les Anglois, et pris un de leurs vaisseaux, qui s’appelle le Royal-George, et dont voilà le dessin.

LE CAPITAINE.

J’ai pris un vaisseau ! moi ; il est vrai que je l’ai toujours désiré ; mais je croirois rêver, si je ne voyois pas là ce dessin. Cependant comment résister à de telles preuves ! Appelle-moi ma femme, ma fille, Nérine, que je m’entretienne avec elles.

SABORD.

Nérine ! monsieur ; dès qu’elle aura fini la toilette de ses enfans, elle descendra.

LE CAPITAINE.

Ses enfans ! qu’est-ce à dire, misérable ! Nérine, des enfans ! mais y penses-tu donc ! une fille si sage !