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DANS LE DÉSERT.

Agar.

Et tu ne me le disois pas !

Ismaël.

Ma mère, je voulois que toute l’eau fût pour toi.

Agar.

Cher enfant ! tiens. (Elle lui donne à boire.)

Ismaël.

Ah ! je te remercie. Je suis bien mieux ; partons. — Si je pouvois te distraire en route par ces contes que je te faisois le soir chez mon père, et qui te plaisoient tant ! Une fois, je m’en souviens, je te racontois comment une brebis, la brebis d’Abel, cherchoit partout son maître, qui avoit disparu ; elle ne savoit plus où trouver sa nourriture ; l’eau… (Il soupire.) l’eau lui manquoit aussi. Ma mère, alors j’étois si enfant, que l’histoire de cette pauvre brebis ne me faisoit pas beaucoup de peine ; mais à présent, je sais ce que c’est que souffrir ; je pleure de tout : la voix me manque.

Agar.

Mon enfant, le temps de nos plaisirs est passé. Tâchons seulement de continuer notre route.