Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/253

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LE COMTE, regardant son portrait.

Vous êtes bien bon.

M. DE LA MORLIÈRE.

Mais vous ne répondez pas à ce que je dis.

LE COMTE.

Pardon, j’étois distrait. Il manque à mon portrait de la physionomie ; les peintres ne savent jamais la saisir.

M. DE LA MORLIÈRE.

Faites-le corriger par Frédéric, il est habile… Vous vous taisez en seriez-vous jaloux ?

LE COMTE.

Jaloux ! pourquoi ?

M. DE LA MORLIÈRE.

Parce qu’on dit qu’il est amoureux de ma fille.

LE COMTE.

Ah, mon Dieu ! je n’y pensois pas. Il n’est pas dans mon caractère, à moi, d’être jaloux ; et puis je me fie un peu à mon étoile, elle m’a toujours bien servi. — D’ailleurs, en conscience, un artiste…

M. DE LA MORLIÈRE.

Sans doute. Cependant, il faut en convenir,