Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/286

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savoir le françois avant de vous avoir entendu ; mais que votre facilité d’expression l’intimide tellement, qu’elle veut rapprendre votre langue, avant d’oser la parler avec vous.

LE COMTE.

Il est vrai que je parle si vite, que j’ai souvent embarrassé les étrangers ; c’est un tort dont je n’ai pu me corriger. — Oserois-je, mademoiselle, vous adresser quelques questions que vous voudrez bien traduire en allemand à votre cousine ?

SOPHIE.

Monsieur, ce que vous exigez de moi est cruel.

LE COMTE.

Ah ! mademoiselle, si cela vous déplaît, j’y renonce à l’instant, et je vais…

SOPHIE.

Non, monsieur, non, restez ; je l’exige ; vous serez content, je l’espère, de ma générosité.

LE COMTE.

Mademoiselle aime-t-elle la lecture ?

SOPHIE.

Ma cousine dit que jusqu’à ce jour elle s’en est peu occupée.