Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/332

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ma lyre, interromps ces vaines paroles qui ne valent pas un seul de ses accens.

DIOTIME.

Sapho, Sapho, suspends donc un moment ces inquiétudes cruelles.

SAPHO.

Diotime, tu me promets… Ah ! pourquoi le demander ? Mes yeux ne seront-ils pas toujours fixés sur cette mer qu’il doit traverser pour revenir ? je ne vois qu’elle.

DIOTIME.

La marche s’avance.

SAPHO.

Ces vagues, Diotime ; ces vagues, elles ont aussi frappé les rochers de Sicile ; ne les vois-tu pas se précipiter l’une sur l’autre, comme les années qui tombent dans l’éternité ? Diotime, Diotime, une de ces vagues suffit pour qu’un malheureux cesse de souffrir.

DIOTIME.

Reprends tes esprits, au nom des dieux.