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CLÉONE.
Sapho, c’est en tremblant que je jouis du bonheur que vous m’avez donné. Hélas ! puis-je ignorer ce qu’il en coûte à votre cœur ?
SAPHO.
Alcée, vous allez rassembler les prêtresses qui doivent assister à la fête. Moi, je me placerai sur ce rocher, pour contempler la mer, et pour accompagner de mes accords les gémissemens de ses vagues.
ALCÉE.
Sapho, que parlez-vous de gémissemens, dans ces momens de joie ?
SAPHO.
Ces heureux époux doivent-ils donc oublier qu’on peut souffrir dans ce monde ? Leur sort est assez doux pour qu’on ose leur rappeler que la destinée veille et menace. De quel droit prétendroient-ils l’ignorer ?