Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

années en paix. Il me semble que ces arbres, que ces rochers renferment des génies protecteurs, témoins et confidens de mes larmes. Mais vous, ô mon Dieu ! vous qui remplissez l’univers, je pourrai vous prier partout sur la terre et sous le ciel ; vous soutiendrez mes pas chancelans jusqu’à ce que cet enfant ait un autre appui que moi dans le monde. Alors vous me rappellerez dans votre sein, car j’ai trop souffert pour recommencer à vivre, et mon temps d’épreuve est fini. Ma fille, pour la dernière fois, sanctifie ce lieu par ta prière.

Geneviève et son enfant se prosternent au pied de la croix.

Dieu des opprimés, Dieu des foibles, Dieu des enfans, regarde en pitié celui-ci. Jamais un sentiment dur ou trompeur n’est approché de son âme ; elle est encore, cette âme, ô mon Dieu ! telle que vous la lui avez donnée. Elle va pour la première fois lutter avec le destin, protégez-la ; protégez la mère à cause de l’enfant. Allons, ma fille, Dieu nous a bénies. Partons.


FIN DU PREMIER ACTE.