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GENEVIÈVE DE BRABANT.

L’ENFANT.

Ma mère, permets que je demeure encore ici quelques instans.

GENEVIÈVE.

Daignez rester un moment avec elle. Quand son innocente curiosité sera satisfaite, quand elle aura vu passer la chasse, vous viendrez me rejoindre tous les deux. Je vais vous attendre dans votre cellule : je l’aperçois d’ici, j’y puis aller sans vous.

L’ENFANT.

D’où vient que ma biche a l’air si craintif ? elle voudroit se cacher derrière l’arbre. D’où naît sa frayeur ?… Mais que vois-je ?


Scène III.

ADOLPHE, L’ENFANT, des chasseurs, L’ERMITE.
ADOLPHE, un arc à la main.

Cette flèche va la percer. Vous allez la voir tomber morte à l’instant.

L’ENFANT, se jetant à genoux.

Ah, ciel ! qu’allez-vous faire ? Tuer ma biche, ma pauvre biche que je connois depuis si long-temps ? tuez-moi plutôt. Qui que vous soyez,