Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/170

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— Notre union avec Dieu dans la vie à venir et dans la lumière, dans la paix, dans la joie, dans la félicité qui en résulteront pour nous, nous en avons l’avant-goût ici-bas. Après la prière, quand notre âme revient en quelque sorte d’une visite au Seigneur et d’une intime union avec lui, nous sentons un bien-être, une tranquillité, une légèreté, une joie, comme des enfants réchauffés au sein de leur mère ; ou, pour mieux dire, nous éprouvons ce bien-être inexprimable de Pierre devant la transfiguration de Jésus : Il est bon que nous soyons ici (Luc. IX, 33). Persiste donc dans ton labeur sans discontinuer, en vue de ta félicité infinie future, dont tu ressens un avant-goût, même ici-bas ; mais n’oublie pas que nous ne voyons Dieu maintenant que comme dans un miroir et sous des images obscures (1 Cor. XIII, 12). Quel sera notre bien-être lorsque nous serons en réalité intimement unis à Dieu, lorsque les images et les ombres disparaîtront, et que le règne de la Vérité et de la vue directe commencera ? Oh ! nous devons jusqu’à l’heure de notre mort faire tous nos efforts pour obtenir la félicité future et notre union future avec Dieu ![1].

— Notre vie est simple, car elle se trouve dans Jésus-Christ, le Fils de Dieu, l’Être supérieurement simple, éternel, qui n’a pas eu de commencement. Dieu vous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. (1 Joan. V, 11). Pourquoi donc cherchons-nous la vie dans les hommes, dans les plaisirs, dans l’argent, dans les honneurs, dans les parures et dans tant d’autres choses qui méritent le mépris ? La vie du cœur n’est pas dans ces choses : elles sont les synonymes du tourment, de la désolation et de la mort de l’âme ! Pourquoi abandonnons-nous la source des eaux vives, le Seigneur, et creusons-nous des citernes, fosses cre-

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